en se rendant à Paris, semble avoir été d’obtenir une permission du roi pour la publication de ses Commentaires. Pendant les quelques semaines qui suivirent son arrivée il s’occupa de son grand ouvrage et aussi d’un « Dialogue concernant l’imitation de Cicéron pour défendre Christophe Longueuil contre Desiderius Erasmus de Rotterdam ». Il est dédié à Langeac et, dès qu’il fut achevé, Dolet l’envoya à Guillaume Scève avec la lettre suivante :
« Je suis arrivé à Paris, le 15 octobre, sans grande fatigue et sans mésaventure. Et comme je crois que vous vous attendez à ce que je vous tienne au courant de ce que je fais, et des études que je poursuis, c’est par cela que je commencerai et je vous donnerai ensuite quelques détails sur ce qui se passe ici.
« Mes études, mon cher Scève, deviennent de jour en jour plus sérieuses. A vrai dire, c’est à peine si je puis exprimer l’ardeur avec laquelle je me consacre à la littérature ; vous vous en feriez difficilement une idée, je suis en quelque sorte enflammé par un nouvel amour. Je cherche le plan de plusieurs ouvrages et j’écris beaucoup. Mais je ne voudrais pas éveiller votre attente avant de pouvoir être en état de les achever. Je vous envoie un dialogue contre Érasme sur l’imitation de Cicéron, vous voudrez bien le communiquer à Gryphius. Je vous serai fort obligé de veiller à ce qu’il soit imprimé aussi soigneusement que possible.
« La foule vulgaire des grammairiens qui rendent un culte à Érasme comme à un Dieu et qui le placent avant Cicéron, ne se feront pas faute de m’attaquer. De plus je suis certain que le vieillard[1] (qui est presque tombé en enfance) raillera le jeune homme avec sa grossièreté habituelle. Mais rien ne m’inquiète moins que la grossièreté d’un bouffon, et je ne crains pas la morsure de ce vieil édenté[2] ; quant à ceux qui