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CHAP. IX. — LYON

gravement compromise a déjà été cité, il donne quelques détails complémentaires que voici : «Cela m’a forcé à renoncer à l’intention que j’avais en venant ici, à savoir de publier mes discours contre Toulouse, et je suis résolu à ne pas les faire paraître avant d’avoir quelque espoir de recouvrer mes forces.» Et un peu plus loin il dit qu’il est tourmenté par de vives douleurs physiques et qu’il se sent bien près de mourir. Une semaine plus tard, cependant, il écrit à Jean de Pins d’un endroit à la campagne où les médecins de Lyon l’avaient envoyé, et parait moins désespérer de se rétablir ; il dit pourtant qu’il ne pense pas encore à publier son livre.

Étienne Dolet à Jean de Pins :

«Mon silence est dû à une grave maladie dont j’ai souffert jusqu’ici. Maintenant que j’ai la perspective d’être bien dans quelque temps, je reprends ma correspondance avec mon ardeur d’autrefois, et je compte pouvoir rattraper le temps perdu.

«Lorsque, cédant à l’envie d’hommes méprisables et à la haine des méchants, je quittai Toulouse, je me retirai à la campagne loin de mes ennemis, écoutant en cela les conseils de mes amis. Je choisis un endroit très agréable qui offrait des ressources à ceux qui veulent étudier ; le bonheur que je comptais trouver là a été entravé, et la violence de mes ennemis a contribué à me le faire perdre. J’ai fui au bon moment et j’ai empêché mes ennemis de se repaître de mes malheurs et de donner libre cours à leur infâme cruauté en me faisant emprisonner. Toutefois j’ai été incapable, à cause de ma mauvaise santé, de jouir des agréments de ma retraite. Aussi, forcé de fuir les persécutions de mes ennemis et souffrant d’une cruelle maladie, je suis parti pour Lyon ; quelle était mon intention : mes discours contre Toulouse et mes épigrammes l’auraient montré si l’état de ma santé ne m’avait empêché de les publier. Car je prends mainte-