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CHAP. IX. — LYON

reviendrait l’honneur d’avoir établi la première de ces sociétés ou académies littéraires qui plus tard devaient être l’une des gloires de la France.

L’académie de Fourvière (ainsi appelée de l’antique édifice qui se trouve sur la colline de ce nom, et qui est le reste du palais des empereurs romains, où les réunions eurent lieu) eut pour fondateurs, nous dit-on, au début même du seizième siècle, Humbert de Villeneuve et Hugues Fournier, qui depuis furent successivement premiers présidents du parlement de Bourgogne ; Humbert Fournier, frère de Hugues ; Symphorien Champier ; Benoît Court ; Gonsalve de Tolède, savant médecin espagnol en résidence à Lyon, et d’autres encore.

C’est sur une lettre de Humbert Fournier à Symphorien Champier, datée de 1507, et sur une lettre et certaines odes de Voulté, écrites en 1536, que le père de Colonia s’est fondé pour dire que cette académie existait. Mais la lettre de Fournier, qui est imprimée à la fin du traité de Champier intitulé : De quadruplici Vita[1], tout en étant pleine d’intérêt, et tout en fournissant la preuve de la grande vigueur intellectuelle de Lyon à cette époque, semble n’être qu’un récit dans lequel nous apprenons comment Fournier et quatre de ses amis passèrent leur temps pendant un séjour qu’ils firent, un certain été, dans la maison de campagne de Fournier, située sur le coteau de Fourvière ; quant à la lettre et aux odes de Jean Voulté, écrites trente ans plus tard, elles n’ont pas d’autre portée que de rappeler les réunions fortuites de ses amis littéraires[2].

Mais ce n’est pas seulement par la présence de lettres et de savants que Lyon se distingua au seizième siècle, c'est aussi par l’activité extraordinaire de ses presses, qui rivalisaient avec celles de Paris même. Lyon était la seconde ville de France où s’exerçait l’art de l’imprimerie, et elle s'en

  1. Lugdunum, 1507.
  2. Voyez, au sujet de cette prétendue académie, Allut : Étude sur Symphorien Champier (Lyon 1859). p 62-67.