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CHAP. VIII. — GUILLAUME BUDÉ ET JACQUES BORDING

plus de trois mois, vous attendrez bien encore un ou deux mois de plus.

« J’ai répondu à la lettre de Budé, et je vous demande de lui remettre ma missive en le priant de me récrire, quand cela lui sera possible. Notre affection mutuelle me dispense de vous suggérer, et encore moins de vous demander, de me tenir exactement au courant de toutes vos affaires et de ce qui se passe à Paris. Jean de Pins va bien, il se rappelle à votre bon souvenir. Adieu. Écrit de Toulouse, 22 avril[1]. »

Étienne Dolet à Guillaume Budé :

« Votre lettre m’a été fort agréable, non seulement parce que vous n’êtes pas mécontent que je vous écrive, mais aussi parce que vous m’avez montré que vous répondez à mes sentiments d’affection. J’ai été vraiment transporté de joie d’avoir enfin obtenu ce que je désirais depuis si longtemps. Je me réjouis de savoir que vous êtes si bien disposé à mon égard, et je souhaiterais que le hasard pût permettre que vous fissiez autant de cas de moi, que moi de vous, et que vous pussiez avoir autant d’amitié pour moi que j’ai de respect pour vous. Je ne désespère pas de voir la réalisation de ce désir, sachant l’estime sans pareille que j’ai pour vous, et comptant sur la grande affection que vous avez coutume d’accorder à ceux qui aiment et cultivent l’éloquence…

« J’en arrive maintenant à la dernière partie de votre lettre ; puisque vous dites que vous avez été à même de juger à peu près de mon savoir, mais que vous ignorez quel est mon genre de vie et quelle est ma position, je vais vous satisfaire sur ces deux points.

« Je naquis à Orléans, noble ville de notre Gaule, et très renommée ; quelle situation honorable et même distinguée je devais avoir parmi mes concitoyens, ce n’est pas à moi de

  1. Orat. duæ. p. 98