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EXTRAITS DE LA PRÉFACE DE 1880

pagnées d’un Avant-Propos d’un grand intérêt, dû à la plume de M. Taillandier.

En 1857, M. Joseph Boulmier (qui en 1855 avait écrit dans la Revue de Paris un article sur le même sujet) publia son Estienne Dolet, sa Vie, ses Œuvres, son Martyre (Paris, Aubry), et il est peut-être besoin de s’excuser d’écrire une nouvelle biographie de Dolet quand un Français s’est chargé de cette tâche il y a si peu d’années. Je désire parler de M. Boulmier et de son livre avec le plus grand respect ; je l’ai lu et relu avec grand intérêt et je ressens une vive sympathie pour l’écrivain enthousiaste qui voit dans son héros : Le Christ de la pensée libre… Prométhée contre Jupiter ! Son livre est, comme il l’appelle lui-même, un dithyrambe offrant à chaque page une admiration exagérée pour Dolet, laquelle rend l’auteur entièrement aveugle sur les défauts de son héros ; il confesse qu’il est l’avocat et que Dolet est son client, et, dès le début, il nous avertit que ce n’est pas à lui qu’il faut demander une histoire impartiale. Mais M. Boulmier ne me semble pas reconnaître aussi complètement qu’on aurait pu s’y attendre tout ce qu’il doit à Née de La Rochelle, dont il a simplement retranscrit bien des pages[1].

À tout prendre, il n’ajoute guère aux travaux de ses prédécesseurs que les indications fournies par le Procès.

On trouvera encore des détails importants dans les no-

  1. Je suis heureux de pouvoir dire que dans les traductions qu’il donne des passages des Œuvres de Dolet, M. Boulmier semble avoir réussi. Ses traductions sont suffisamment fidèles et se recommandent généralement par une certaine vigueur et une certaine élégance.