Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/154

Cette page n’a pas encore été corrigée
128
ÉTIENNE DOLET

savoir, que vos épigrammes sont fort admirées pour le tour facile de l’expression (qualité bien rare), et pour l’harmonie des nombres. Puis-je souhaiter que vous ne m’oubliez pas dans vos épigrammes[1], afin que la postérité sache qu’Arnoul Le Ferron était un de ceux que le grand Dolet n’avait pas crus indignes de son amitié ? Vous pourriez faire passer mon nom dans quelque petite épigramme. Je mets de côté toute fausse honte pour oser vous demander cette faveur, et je vous prie de l’ajouter à toutes celles dont je vous suis déjà redevable. Adieu. »

Étienne Dolet à Arnoul Le Ferron :

« J’ai été fort chagrin d’apprendre que vous n’avez pas joui d’une très bonne santé dernièrement et je suis bien heureux de savoir que vous êtes remis… Je suis charmé que vous soyez d’avis que mes écrits doivent être tels qu’ils soient pour moi les prémices de la renommée que vous voulez bien me prédire. Quoi qu’il en soit, mon rejeton viendra au monde à terme, et s’il ne procure pas à son père une réputation d’homme fécond, il empêchera du moins qu’on l’accuse de stérilité…

« Je ne manquerai pas d’agir selon vos souhaits, et ce que vous désirez, vous l’obtiendrez sans difficulté aucune. Je ferai de mon mieux pour que la postérité sache que Le Ferron était l’ami intime de Dolet et lui était attaché par les liens de la plus étroite affection….

« Je m’empresserai de vous envoyer quelques vers et d’accéder à votre prière[2]. Prenez le plus grand soin de vous-même et veillez surtout à votre santé. Adieu. » « Toulouse, 18 février[3]. »

  1. Il ne paraîtrait pas que Dolet eût tenu sa promesse avant 1536 ; il écrivit alors une ode assez courte intitulée : De Ferron commentariis in constitutiones (sic) Burdigalenses.
  2. 1
  3. Pour ces lettres voyez : Orat. duæ in Tholosam, p. 75-85 et 152-162.