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ÉTIENNE DOLET

côté-ci des Alpes, la connaissance du grec était chose rare. Il traduisit en latin plusieurs des traités de Plutarque et le livre attribué à Aristote sur Xénophane, sur Zénon et sur Gorgias ; Le Ferron ajouta cette dernière traduction à une édition d’un opuscule que Bessarion publia pour défendre Xénophane et d’un travail, qui est de lui-même, intitulé : Pro Aristoteli adversus Bessarionem. Il mourut en 1563, il n’avait que quarante-huit ans ; il fut regretté de tous ceux qui aimaient les lettres et qui étaient heureux de voir siéger au parlement des hommes remarquables par leur savoir et leur intégrité.

Dans l’édition de ses Commentarii consuetudinum Burdegalensium publiée en 1565, peu après sa mort, nous ne trouvons pas moins de quarante-quatre pièces de vers écrites en son honneur, l’une de ces pièces est de Jean de Boyssone[1].

Quoiqu’il n’eût que dix-neuf ans, il préparait déjà des cours sur quelques questions de droit, fort probablement sur les coutumes de la Guyenne. Il s’était depuis quelque temps lié avec

  1. Pour Arnoul Le Ferron, voyez Taisand : Vies des plus célèbres Jurisconsultes, Paris, 1737 (livre utile et très difficile à trouver) ; Teissier : Éloge des hommes savans, Leyde, 1713, vol. II, p. 106 ; Epistolœ J. C. Scaligeri ; Sainte-Marthe : Elogia ; Moréri : Le Grand Dict. Hist. ; L. de Lamothe : Notes pour servir à la biographie des hommes utiles ou célèbres de la ville de Bordeaux, Paris 1863 ; Boscheron des Portes : Histoire du Parlement de Bordeaux, 1878 (ouvrage qui ne tient pas ses promesses) ; on annonçait dans le prospectus une notice biographique sur Arnoul Le Ferron et sur plusieurs autres membres éminents du Parlement de Bordeaux, mais la notice consacrée à Arnoul Le Ferron (comme aux autres) est fort peu satisfaisante ; la seule chose intéressante qu’on trouve dans cette publication, c’est qu’Arnoul Le Ferron naquit à Vérone. Le livre est écrit sans méthode et ne renferme aucun détail sur la constitution et l’autorité du Parlement, renseignements que l’on cherche évidemment dans un ouvrage de cette nature et qui sont très importants pour qu’on puisse se faire une idée de la procédure légale. Duverdier (Bibliothèque française) confond Arnoul Le Ferron avec Arnoul du Ferrier, contemporain plus célèbre, à l’époque ou peu après professeur de droit à l’université de Toulouse et ensuite président de la Cour des Requêtes au Parlement de Paris ; Duverdier attribue à Le Ferron la très rare traduction française d’Athenagoras qui est de Du Ferrier et fut imprimée à Bordeaux par Simon Millanges en 1577. Paul Freher, dans la notice sur Doneau (Donellus) de son Theatrum virorum eruditione clarorum Nuremberg, 1688), p. 294, fait la même confusion de noms, il dit que Arnoul du Ferron lut le professeur de droit de Doneau, tandis que ce fut Arnoul du Ferrier.