de l’infortuné lieutenant de la sénéchaussée ne pouvait même pas rendre les services humiliants que Dolet avait indiqués. L’auteur de cette ode est jusqu’ici resté inconnu, et si quelqu’un de mes lecteurs a déjà fait connaissance avec Jean de Boyssone dans le livre de M. Guibal, il apprendra peut-être avec quelque surprise que, comme en fait foi le manuscrit de Toulouse, l’auteur de cette ode humoristique, encore que fort grossière et très rabelaisienne, que je donne en note, est le grave, religieux et essentiellement modéré Boyssonne[1]. Nous ne savons rien du juge-mage Guillaume Dampmartin, si ce n’est que, comme cela était naturel, il s’allia avec son chef. Ce fut lui qui peu après envoya Dolet en prison, et c’est à son influence et à celle de Drusac que Dolet dut finalement d’être expulsé de Toulouse[2].
Mais outre ces deux hauts dignitaires, Dolet s’était aliéné un certain Maurus ou Maur, grammairien et maître d’école. Parmi les poèmes de Dolet, de Jean Voulté et de Hubert Sussanneau, on trouve plusieurs mordantes épigrammes contre cet individu, qu’on dit être grammairien et pédagogue, et ennemi acharné de Dolet. Il semblerait que Maurus fût un homme de quelque savoir, il était alors maître d’école à Toulouse, et se montrait fort hostile à la science nouvelle et aux opinions qui commençaient à avoir quelque vogue. Étant
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Tergendis natibus tuum libellum
Aptum dixerat optimus poëta
Blanditus tibi credo tune poëta.
Nam nullus natibus suis Drusace
Dignum judicat hune tuum libellum
Insulsum, lacerum, asperum, protervum,
Incultum, rigidum, parum pudicum
Et duris salebris ineptiorem ;
Atque ipsis natibus magis lutosum :
Quare tergere podicem volentem,
Chartas ut fugiat tuas monemus,
Ni vult surgere fœdiore culo. - ↑ Dampmartin succéda à Drusac comme lieutenant de la sénéchaussée (Du Mège : Instit. de Toulouse, II, p. 267).