Page:Christie - Étienne Dolet, trad. Stryienski, 1886.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
ÉTIENNE DOLET

Dolet avait entrepris de défendre le beau sexe contre son détracteur, et cela lui avait valu quelque faveur de la part des femmes de Toulouse ; mais les moqueries cruelles qu’il lance contre l’homme et son livre expliquent, sans la justifier, l’hostilité amère du lieutenant général de la sénéchaussée. Six des odes de Dolet sont écrites contre Drusacum vulgarem poetam Tholosanum qui librum in fœminas scripsit. Dans l’une de ses odes Dolet dit que le livre de Drusac sera très utile aux épiciers pour envelopper leur poivre et autres condiments, et insinue qu’il pourrait rendre d’autres services plus humiliants encore ; et dans une autre ode, imprimée avec les discours et écrite par un ami de Dolet qui n’est pas nommé, Dolet est accusé d’être trop indulgent pour Drusac en disant qu’un pareil fatras pourrait servir à quelque chose ; l’écrivain explique, avec beaucoup d’humour, mais dans un langage qui pourrait à peine être traduit en une langue vivante, pourquoi le livre


    deaux et qualifié Collégié du Collège de Foix à Tholose. » Le livre qu’on attribue faussement à François Chevallier n’est pas autre chose qu’une des éditions du livre de Drusac, imprimée à Toulouse en 1536, dans laquelle on trouvera le rondeau de Chevallier adressé à Drusac. En 1564, François Arnault, seigneur de la Borie, répondit en forme aux Controverses dans son Anti-Drusac, ou livret contre Drusac faict à l’honneur des femmes nobles, bonnes et honnestes. Tholose, Colomies. Ce livre est attribué par erreur à un autre Drusac par M. Lamothe-Langon, qui cite Du Verdier comme autorité. On ne trouve pourtant aucune assertion de ce genre dans Du Verdier, qui dit que l’auteur est François la Borie de Valois, docteur ès droits, natif de Cahors (Valois, suivant La Monnoye, serait Valons, bourg du Vivarais). François la Borie est, d’après Goujet, l’auteur des Antiquités du Périgord, et le traducteur d’un traité de Maldonat sur les anges et les démons, il était de plus chanoine de Périgueux, doyen de Carenac, prieur de Lurcy, grand-archidiacre de Saint-André de Bordeaux et chancelier de l’université de cette dernière ville. Il est encore l’auteur d’un traité en latin qui a pour titre : Ante atheon per rationes aliquot congestim physicus quibus athei tanquam sais baculis seu telis icti refelluntur Deum unum esse œternum omnipotentem plenissimum misericordiœ et bonitatis infinitœ nostrique sollicitum. Tolosæ. Guidone Boudevilles, 1564. (Du Verdier : Supplément à Gesner.) Dans la notice de Gratien du Pont, de la Nouvelle Biographie Générale (prise presque entièrement dans Goujet), après avoir dit que son livre fut réfuté par Arnault de la Borie, l’auteur nous renvoie à l’article « La Borie » ; mais, comme cela arrive souvent dans ce livre, on ne trouve rien à ce nom, et je n’ai pu découvrir nulle part aucune biographie de François Arnault de la Borie.