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CHAP. VI. — LES JEUX FLORAUX

que les vers adressés à Clémence Isaure, et sur lesquels on se fondait autrefois pour prouver son existence, ont été composés en l’honneur de la Sainte Vierge[1].

Malheureusement pour nous, comme je l’ai déjà dit, il existe une lacune dans les registres des jeux floraux de 1519 à 1535. Sur cette période qui comprend le séjour de Dolet à Toulouse, séjour pendant lequel il célébra la belle Isaure, comme le firent, sans nul doute, plusieurs de ses amis, nous n’avons aucun renseignement positif. Toutefois, les noms de Boyssone et de Dolet figurent dans les quelques indications que l’on trouve. En 1528 Antoine de Vinhalibus prononça l’éloge appelé : « Le sermon de Dame Clémence. » En 1529, et ensuite en 1535, Marie Gascons fit le discours latin par lequel s’ouvraient les jeux. Deux dixains de Boyssone, adressés à Poldo de Albenas, nous font voir que vers ce temps, et probablement en 1528, le vénérable fondateur de l’église réformée de Nîmes obtint, sans être présent à Toulouse, le prix de la violette, et gagna l’amitié de Boyssone, dont les expressions feraient supposer que le professeur de droit était lui-même l’un des juges[2]. Nous avons la preuve que Boyssone concourut aux jeux floraux par les vers français et latins en l’honneur de dame Clémence que nous trouvons parmi ses poèmes, et il semble probable, à en juger par le langage dont il se sert ailleurs, qu’il fut l’un des vainqueurs[3]. Les dixains qu’on trouve en tête de ses poèmes français — ils sont adressés

Dès 1626, Catel, dans les Mémoires sur l’histoire du Languedoc, qu’il ne termina point, étant mort cette année-là, a émis des doutes sur l’existence de dame Clémence Isaure. Ceux qui désirent connaître ce qui a été dît à ce sujet peuvent consulter l’ouvrage de J.-B. Noulet intitulé : De Dame Clémence Isaure substituée à Notre-Dame la Vierge Marie comme patronesse des Jeux Littérairesde Toulouse (Toulouse, 1852) ; ainsi que sa Prétendue Pléiade Toulousain (Toulouse 1852). Voyez aussi : Biog. Toulousaine, art. Clémence Isaure. Le touchant poème de Florian n’est qu’une invention de l’auteur, il n’est fondé ni sur l’histoire ni sur la tradition.

  1. Dès 1626, Catel, dans les Mémoires sur l’histoire du Languedoc, qu’il ne termina point, étant mort cette année-là, a émis des doutes sur l’existence de dame Clémence Isaure. Ceux qui désirent connaître ce qui a été dît à ce sujet peuvent consulter l’ouvrage de J.-B. Noulet intitulé : De Dame Clémence Isaure substituée à Notre-Dame la Vierge Marie comme patronesse des Jeux Littéraires de Toulouse (Toulouse, 1852) ; ainsi que sa Prétendue Pléiade Toulousain (Toulouse 1852). Voyez aussi : Biog. Toulousaine, art. Clémence Isaure. Le touchant poème de Florian n’est qu’une invention de l’auteur, il n’est fondé ni sur l’histoire ni sur la tradition.
  2. Du Mège : Hist. des Institutions de Toulouse, vol. IV. p. 335.
  3. M. Boulmier, sans citer aucune autorité cependant, dit que ce fut en 1530 que Boyssone célébra l’institution de la belle Isaure. Vie de Dolet, 62.