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ÉTIENNE DOLET

Issu d’une famille illustre qui figure dans les annales de Toulouse, où, à partir de 1460, nous trouvons plusieurs Boyssone sur la liste des capitouls, il était né, selon toute probabilité, vers le commencement du seizième siècle[1]. Un de ses oncles occupa une des chaires de jurisprudence de l’université, et sa famille semble l’avoir destiné de bonne heure à l’étude du droit, dans l’espoir, justifié plus tard, de le voir succéder à son parent dans cette chaire que Boyssone lui-même appelle : Avita Cathedra. Tout ce que nous savons de sa vie, avant l’époque de son accusation (1532)[2], c’est qu’il


    du poème. Ainsi sur la marge de l’ode contre Drusac, page 247, on lit : « Cœtcra epigrammata in contumelia Drusaci delenda sunt hoc retinendum. »

    Deux auteurs seulement, à ma connaissance, se sont servis de ces manuscrits en dehors des personnes qui les ont consultés au sujet de Rabelais et de Marot : M. Du Mège, pour une courte notice sur Boyssone contenue dans la Biographie Toulousaine et dans son Histoire des Institutions de Toulouse (Toulouse 1844), et M. Georges Guibal, pour une thèse latine présentée à la Faculté des lettres de Paris qui est intitulée : De Joannis Boyssonei vita seu literarum in Gallia Meridiana restitutione (Toulouse, 1863). M. Guibal parle encore de Boyssone dans deux intéressants articles publiés dans la Revue de Toulouse (juillet, août, 1864) sous le titre de : Jean de Boysson, ou la Renaissance à Toulouse.

    Ces deux articles sont une amplification de la thèse ; ils contiennent une biographie de Jean de Boyssone, des renseignements sur plusieurs de ses contemporains ou amis, tirés surtout de ces collections de manuscrits, dont l’intérêt n’est pas épuisé cependant.

    M. Boulmier paraît ignorer l’existence de ces manuscrits, qui sont très importants pour la vie de Dolet. Le volume de lettres renferme six épîtres de Dolet à Boyssone et quatre de Boyssone à Dolet, lesquelles ne figurent pas dans la correspondance que Dolet avait imprimée dans le volume de ses discours.

    Comme conseiller du Parlement de Chambéry, Boyssone est souvent mentionné par de Thou ; la persécution dont je parle dans le texte est relevée par La Faille et par les autres historiens qui se sont occupés de Toulouse et du Languedoc.

  1. M. Guibal s’appuie sur ses lettres pour dire qu’il était un peu plus âgé qu’Arnoul du Ferrier, qui était né en 1568.
  2. Tollin, dans l’article déjà cité (Riehl’s Taschenbuch, 1874), le confond avec Jean Boyssone, seigneur de Beauteville, qui fut nommé capitoul trois fois, en 1515, en 1519 et en 1537 ; Tollin parle de lui apparemment en se fondant sur l’autorité des lettres de Servet ( ?) et il le fait passer pour un magistrat influent au moment où Servet étudiait à Toulouse. Le seigneur de Beauteville était sans nul doute un proche parent du professeur, ainsi que Hugues Bouysson, seigneur de Mirabel, nommé cinq fois capitoul (la dernière fois en 1517).