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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


6 Juin

de la Suede; ou s’il le faut absolument, faisons un pacte de famille que si une des familles régnantes en Suede ou en Norwegue est eteinte, l’autre sera proposée à monter sur le trône ; ainçi on remettrai l’affaire au tems et a la providence et on aurait les moyens en attendant d’apaiser cette haine nationale qui subsiste entre les deux peuples lemitrophes — Croyez que ce ne sera jamais pour le bonheur de la Suede d’avoir des sujets haineux, mecontants, ennemis dans les Norwegiens; les hommes sensés en Suede ne peuvent pas le desirer; mais la Noblesse qui veut faire la guerre et le Prince Royal qui ne s’embarrasse ni du caractère ni du bonheur de les peuples dont il ne parle pas même la langue voudront tout forcer sans égard pour l’humanité soufrante —

M. fit reflection à ces propositions et il revint la dessu dans la suite de la conversation. Du reste il ne ménagé point Bernadotte comme il l’appelle et il dit que les Suédois pourrait bien se désister de cet emule de Buonaparte. C’est dans le même sens qu’il à parlé à Haxthausen et Holten il voudrait lui même trouver le moyen de l’employer ailleurs et l’affaire se finirait heureusement. — Ma foi je suis tout à fait de votre avis dit-il à Haxthausen qui lui en parlait, et peut être notre ministère pas moins, mais comment l’effectuer, comment se séparer de ce Prince français? Aussi reste-t-il un grand inconvéniant (pour reunir la Suede et la Norwegue sous le Prince Chrétien): cest le Prince Gustave, Neweu de l’Empereur de Russie et ses pretensions — A la fin de cette conversation, assez remarquable, il dit: Oh Monsieur on ne peut pas nier que les grandes puissances sont dans une certain trouble qui les égaré sur leur propres intérêts. Ils ont prix pour objet de terrasser l’influence française sous Napoleon et ils oublient ce qui peut arriver dans un ou deux ans d’içi. —

A table il nous à compté qu’il avait été à Paris lors de l’entre du Roi, que les gardes impériales revenues de Fontainebleau n’avait point voulu crier: Vive le Roi — que la réception du Roi de France à Londre avait été beaucoup plus joyeuse qu’a Paris. —

Bernadotte avait paru au spectacle, mais on avait cesse d’aplaudir en le voyant. — C’etoit lui Morrier qui avait porté la nouvelle à Louis 18 de l’abdication de Buonaparte il avait été au lit et ce moment avait été si touchant qu’il n’avait pas pu articuler un seul mot — Qu’il est