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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


4 Juin

d’eclaircissement et Mons. Rosencranz fut nommé pour cette besogne —

Le 5

l’Envoyé d'Angleterre arriva, je le fis complimenter a Drammen par le Chambellan Holten et il se montra très affable vis à vis de lui. Il dit sans doute que sa mission est de déclarer que l’Angleterre ne peut se désister de ses traites et procurer l’indépendance au Norwegiens — mais il est en même tems surprenant qu'il aye parlé presque avec dédain de Bernadotte comme il l’apelle — assurant que les Anglais n'aimerai pas mieux que de le voir culbuter. — Il est descendu chez Haxthausen qui le logera —

Le 6

etoit un jour remarquable pour moi; je reçus l'Envoye de l’Angleterre à 2 heures chez moi au Ladegaardsøen. — Le premier mot que je lui dis fut, que c’etoit une satisfaction toute particulière pour moi de voir un Envoyé de la part de mon Cousin le Prince Regent de la Grande Bretagne içi en Norwège, ou en etoit accoutumé à regarder les Anglais comme nos premiers amis et c’etait en cette qualité que je le recevais — Ce que j’ai à dire a V. A. n'est point agréable, c’est pourquoi j’ai prié Mons. Haxthausen de Lui en prévenir. — Mais Je vous prie Mons. de me dire tout ce que vos instructions portent —

Ma mission est proprement, dit il, de déclarer à la représentation du peuple que l’Angleterre ne peut se désister de ces traités avec la Suede — et que par concequant elle ne peut protéger les intérêts du peuple Norwegien avant que celui çi ait reconnu la souverainité de la Suede —

Je lui dit avec beaucoup de calme: J’ose vous demander si on sait en Angleterre que la Nation entière est animée d un zèle commun pour la défense de leurs indépendance et de leurs droits ou si on croit que c’est un parti qui a agi en Norwège —

M. J'avoue qu'on n'en etoit pas bien instruit en Angleterre.

J. Eh bien Monsieur alors je n’ai a vous demander que de vouloir vous informer de tout ce qui s’est passé içi et du sentiment qui anime toute la Nation et j’ose le croire conforme a vos instructions, d’en faire un rapport exact à Votre Gouvernement.

M. Certainement je ne ferais que suivre mes instructions en éclaircissant mon Gouvernement de l’Etat des choses tel que je les