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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


Avril 14

imposer la Diète cela n’est pas assez que les députés en soyent convaincus par ma manière d’agir au milieu d’eux il faut encore que la nation entière et nos ennemis même en conviennent — Le chemin etoit passable et je suis arrivé en ville à 6 heures le soir — Une lettre du Feldmarechal Essen vint aujourd’hui au Comte Smettau lui porter une Copie d’une nouvelle lettre fulminante du Prince Royal de Suede dans la qu’elle il menace non seulement moi d’un traitement de rebelle mais tous les employés danois qui ne quitteront point le pays d’apres l’ordre du Roi de Dannemarc ainci que tous ceux qui auront des billets que j’ai fait mettre en circulation seront traites comme faussaires; il dit de même qu'il mettra toute l’energie de son ame à la conquête de ce pays — La même lettre a été répandue de la frontière avec un ordre du Feldmarchel aux Officiers commandans de la faire copier et de la repandre dans le pays; autre fois on avait honte de se servir de tels moyens pour gagner ou intimider un peuple et certes cela ne les réussira non plus apresent — Le Feldmarchal envoya de même une lettre dite originale de l’Envoyé Suédois à Londre Mons. de Rehhausen au Comte Rosen dans la qu’elle il lui mande que Mons Anker a eu une conference avec le Lord Liverpool mais que sa mission a tout a fait echouée, puisqu’il n’a entendu du Ministre qu’affirmations des sentimens invariables de l’Angleterre vis a vis de la Suede, des fregattes anglaises vont croiser contre les vaisseaux norwegien ou qui veulent porter du bled en Norwegue &.c.

Tant que Anker lui même ne rapporte rien a se sujet je me permes aussi d’en douter et j’ose croire que le Ministre de Suede peut aussi a son tour être la dupe des Anglais. Le seule chose qui n’indique pas des dispositions favorables de la part de l’Angleterre c’est l’embargo mis, avant l’arrivée de Mons Anker a Londre, sur tous les vaisseaux destinés pour la Norwegue; mais il faut toute fois des mesures ostensibles si même l’Angleterre veut nous favoriser. Je me repose sur Anker et je sais que personne ne le surpassera en habilité pour traiter cette affaire, et pour la terminer au salut de l’Etat — Le Comte Essen dit que Mons. Anker probablement depuis longtems de retour en Norwegue confirmera l’identité de cette nouvelle. Le Comte Schmettau va lui repondre qu’Anker n’est pas encore de retour —