Page:Christian Frederiks Dagbok.djvu/63

Cette page n’a pas encore été corrigée
54
CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


Avril 9

Ce matin à 9 heures le dit Lagmand Flack vint chez moi me portant une lettre du Feldmarchal pleine de politesse et a ce que j’aime a croire un marque d’estime de sa part. Il fait raison à mes intentions pures et sincères mais a la suédoise il dit quil voit en moi un médiateur entre le Roi et ses nouvaux sujets qu'il m’engage à prendre ce rôle pour éviter les dangers qui sont sur ma tête et sur la nation norwegienne. Mons Flack me paraissait être un homme fin, sans doute, mais d'ailleurs bien intentionné comme l’est certainement aussi le Feldmarchal, et qui désirerait arranger le tout à l’amiable; mais pour ce qui regarde d’abandonner leurs prétentions c’est que ces Messieurs ne veulent pas c’est surtout la haine et la crainte pour la Russie qu’ils pretendent être les motifs de leurs politique en voulant s'aproprier la Norwegue et le peu de surèté que donne cet état de chose lorsque les deux nations sont séparés; j’ai taché de l’assurer que la même politique devrait toujours nous animer et qu’une alliance serait beaucoup plus heureuse qu’une union forcée qui jeterait en tout tems la semence à la revolte; je lui ai fait sentir la répugnance naturelle des peuples du nord de se faire gouverner par un étranger qui ne sait pas même la langue du pays sur quoi il me répliquait que le fils parlait le suédois et que ses descendans serait né en Suede, enfin je ne puis pas me louer de l'avoir converti sur ses principes politiques, mais je crois que j’ai gagné personnellement à ses yeux par cette conversation d’une heure et demie a peu près, et Dieu sait a quoi cela pourra aboutir — J’ai été convaincu que les Suédois ne pensent pas a nous attaquer devant la Diète ce qui est essentiel et je crois encore avoir gagné plus de tems en lui disant à la fin des fins: Faites mes complimens au Feldmarchal et exprimez lui combien j'aprecie cette marque de son estime et de sa confiance; je défendrais toujours les droits du peuple qui met sa confiance en moi, je ne vois pour le moment aucun motif de crainte pour le sort de ce peuple, les nouvelles qui nous viennent de la Suede sont pour la plupart des flatteries dites dans le quartier général du Prince royal, il faut que je voye le danger moi même et que je puisse en juger de mes propre yeux, si après la paix générale toutes les puissances de l’Europe ét surtout l’Angleterre se liguent contre la Norwegue alors je ferais un exposé au Peuple de la veritable situation du Royaume et le peuple peut alors choisir ou de