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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.

Fevr 5

à cheval à la porte de la ville le Commandant Comte de Schmettau m’offrit les clefs de la ville en disant qu’ils m’eteyent dus comme tous les coeurs des Norwegiens; je le lui rendit en lui assurant qu'ils etoyent dans les meilleures mains — Sur la grande place le militaire et les bourgois etoyent postés en haye. J’ai harangué les troupes et la bourgoisie; enfin après être entré dans la maison du grand Baillif et la Cour assemblée j’ai tenu un discours ou j’ai fait parler mon coeur, je leur ai dit que je m’estimerai heureux si je pouvais leur apporter la sureté de la paix c’est le voeus de la nation c’est le mien; mais la Norwége indépendant peut seule jouir de ses benedictions, une paix achétée par la soumission a un joug etrangé serait deshonorante pour la generation actuelle malheureuse pour les generations futures. Les bruits revoltans ont dit que cet antique royaume devait être demembré, cela ne serais jamais arrivé, aussi n’y pense-ton plus, il sagit actuellement du tout, „mais la Norwege peut subsister par l’union et l'energie de ses fils, je suis inseparable de ce pays, je me fie à ce peuple Norwegien, mon espoir est en Dieu; ma recompense sera l’amour du peuple. — Croyez que j’aprecie toutes les marques qu’on me donne de patriotisme et que je m’estimerais heureux en pouvant vous montrer ma bonne volonté“ — Ce discours fit de l’effet après la cour allait son train — ennuyeux comme de coutume — on entend beaucoup de noms mais on n’apprend point a connaitre les individus — Le diné qui suivait la cour etait trés nombreux, on a bu a ma sante et à celle de la Norwege, apres avoir chanté des couplets analogues ecrites par le pasteur Schulz et de Juge Nansen Les toasts patriotiques furent bus avec enthousiasme —

Le soir j'ai fait une visite au vieu Géneral Krogh; j’ai trouvé ce viellard respectable assez bien portant et tout paré; il ne radottait du tout du tout méme il parlait des tems passés avec la memoire d’un homme bien moins agé que lui. Cela lui fesait un plaisir sensible de me voir et il ma porté mille et milles benédictions. A la demande que je lui fit des torts imputés à Trampe il me dit assez pour que je puisse juger que les accusations provenait de lui, il parla d'un mauvais cœur, du peu d’estime dont il jouissait, de maintes tracasseries avec le fils, mème de la part du Comte Schmettau mais imputés à Trampe, par exemple qu'il ne fut point envoyé à ma rencontre: ce qui vraiment