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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.

Fevr 4

quelques hauteurs prets — Le General Schmettau est venu à ma rencontre à Støren. C’est un homme du vieux ton et par concequant il me plait. Sa conversation est assez interessante mais je trouve cepandant qu’il ne sait guere la matière et qu'il varie entre des choses d’importance et des bagatelles, qu’on pourrait oublier dans ce moment çi —

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De Støren à Trondhiem! J’ai passé par un chemin qui en Été doit etre tres pitoresque puisqu’on suit tout le tems la rivière de Gul-Elven, pas loin de Støren avant que le chemin se partage l'un allant a Røraas l'autre à Dovre un defilé tres etroit donne une facilité etonnante pour la defense des chemins qui viennent du sud a Drontheim — On voit en passant par ce valon des endroits clasiques scavoir Lundemoen ou la fille de Berg demeurait que Hakon Jarl voulait seduire ce qui occasionna la revolte parmi les paysans, qui couta la vie à ce Chef des sectaires d’Odin, on voit les Romuldgaardene ou il fut tué par un de ses esclaves ayant cherché un asyle chez sa maitresse Thora —

Le Gul Elven à jadis fait de grand domages en depassant ses bords; a ce méme endroit surnommé une hauteur en glaise s'est ecoulée dans le fleuve et à empeché sa course, le fleuve s'est fait chemin sous terre et peu de jours aprés il se l’est frayé a travers d'une montagne. — Plus en avant dans la paroisse de Meelhuus le fleuve ote tout les ans du terrain à une hauteur sabloneuse de sorte que le chemin qui la depasse doit toujours etre changé et on ne peut point espérer qu'il devienne stable; on fait un essay de creuser un canal sur le terrain qui géra le cours du fleuve afin qu’il se fasse un passage sans mettre le chemin en danger d’ecrouler, il y a toute apparence que cela reussisse. Le peuple paraissait dans ces contrées inquiets de leur nouriture mais l’espoir qu’on leur fit entrevoir qu'ils ne manquerait jamais de poisson leur etait de haute valeur — C’est un souci des plus urgents que d’assurer au peuple leur subsistances si non en grain du moins en poisson —

A Melhuus et la station plus prés encore de Drontheim les personnes de la Magistrature et d’autres bourgois de la ville vinrent a ma rencontre. Mon entrée à Trondhiem eut lieu à 2 heures et demi