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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.

Jan 25

paix je ne puis les publier, ni permettre le depart des vaisseaux, mais je compte en tout cas sur la force de la Nation, et je ne l’abonnerai certainement point. Les premiers devoirs civils sont d’être tranquils et ferme et la confiance dans le Gouvernement et dans la direction divine doit inspirer ces sentimens J’ai ecris au Roi que personne au monde pouvait prendre une part aussi sincère à ses revers que moi — que mon devoir anvers moi mème et ma famille qui pouvait esperer tot ou tard de faire valoir ses droits, exigait que je proteste contre la cession de la Norwegue, le Roi n’ayant pas le droit de ceder l’heritage de ma famille — Peut étre que ce ne sera qu'une formalité mais je n’ose l’omettre — — N'ayant pas recu des depeches ou Ordres détaillées, ni la proclamation du Roi je ne puis pas connaitre la sensation que tout ceci produira et qui decidera de ma conduite mais je suis bien resolu de ne pas regarder le danger de ma personne pour preserver ce peuple des malheurs d’une guerre civile; je repondrais mal a la confiance que le Roi et j’ose le dire, que le peuple a en moi si j'accellerai ou faciliterai l’entrée des Suedois dans le pays, je ralentirai ce moment tant que possible en faisant des dificultes de forme, du tems de gagné est beaucoup gagne; en attendant je priai S. M. de vouloir demander mes passeports pour le passage par la Suede avec les honneurs qui me sont dus, ceci tranquillisira les Suedois — Je priais Sa Maiesté de permettre qu'on envoye du bled, des habits du poudre des fusils en Norwege, expeditions marchandes sans doute pour la forme; il ne devais au nom du ciel envisager le pays non comme province suedoise mais comme un pays ou lui et sa famille à toute la nation pour partisans — Les brigs sont arretés par la glace et ne peuvent point partir pour le Damm.

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Je me suis determiné a faire un voyage à Drontheim pour gagner du tems; tous les Depeches doivent alors m’y étre envoyés, ma presence dans ces contrées eloignées du pays ne fut elle méme que tres courte affermira les nouds qui attachent les citoyens de cette nation les uns aux autres et tous à moi; le Grand Baillif Trampe est parti pour Drontheim pour annoncer mon arriveé et reprendre son poste; L’aide du camp Romer est parti je lui ai donné une lettre pour ma soeur Charlotte ou je parle vaguement de mon retour et du retard