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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


4 Novbr.

trajet par terre je ne voulais ni ne pouvais passer si près de Alsen sans lui faire ma visite et sans renouveler connaissance avec mes chers parents, que mon intention était de demander au Roi la permission de me rendre auprès de lui à Vienne ou à sa rencontre lors de son retour à Berlin et que j’aimerais à passer le tems à Augustenb. en attendant sa réponse, si les ordres de la Reine ne me rappelleraient pas plutôt en Selande. Toutes ces lettres furent envoyées par un Courier le Lieutn. Snedorff et celle à la Duchesse par une estafette de Veile — Notre compagnon de voyage le Comte Holstein quitta le vaisseau précipitamment et devança le Courier de sorte qu’il fut le premier qui porta la nouvelle de mon arrivée en Selande.

Je quittais le Brig à 4 heures et peu de minutes plus tard je mis heureusement pied à terre où le bon peuple d'Aarhuus rassemblé en foule sur le pont me reçut avec des acclamations provenant des coeurs émus et sincèrement réjouis. Le Grand Baillif est mon ami dès mon enfance et il ne pouvait pas se résoudre à mettre des entraves à l’expression toute naturelle des sentimens que porte le peuple pour son prince, peut être qu’il ne lui vint jamais à l’idée que la politique timide du gouvernement aurait sans doute désiré qu’il eut agi moins patriotiquement. Enfin des acclamations réitérées qui me touchèrent jusqu’au fond de mon coeur m’accompagnèrent jusqu’à ma demeure (à l’auberge) où ceux qui tirèrent la voiture (celle de l’Evêque), car on avait dételé les chevaux, me menèrent. Je vis quelques personnes de ma connaissance le soir mais le reste du tems fut employé à écrire et la nuit je dormais parfaitement bien.

Que fus-je néanmoins surpris de lire dans la première gazette danoise (le Statstidende) inséré les articles séparés et secrets de la convention de Moss, que le Prince Royal de Suède par la bouche du Comte de Platen m’avait promis de ne point publier. — Je me déterminais à lui écrire à ce sujet une lettre telle qu’il la méritait et il me fut d’autant plus essentiel de rectifier les idées que les souverains, qui a voient envoyé des négociateurs en Norvège pouvaient avoir de ma conduite et des motifs qui l’avaient dirigée.

Je fis traduire mon discours, lu devant la Diète à Christiania le 7 d'Octobre, en français et j’écrivis une lettre à l’Empereur de Russie, au Roi de Prusse et à l’Empereur d’Autriche, dans laquelle je leur dis