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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


28 Octbr.

On tira coup sur coup après des pilotes de Lessøe et bientôt nous les vîmes sortir dans leurs bâteaux; on détacha les bâteaux du Brig pour pouvoir placer des ancres dans les fonds et reculer ainsi le brig du banc où il se trouvait mais le hasard voulut rendre cette opération bien plus facile par l’arrivée d’un autre navire le couf oldenbourgeois : de jonge Hedevig, Capitaine Cassen, qu’on fit mouiller à une centaine de toises derrière nous, à deux ancres, et on attacha une forte corde du Brig à son mât. Cette mesure prise l’équipage fut employé à tourner — et de cette manière nous eûmes la joie de voir notre brig reculer en glissant du bas fond et ainsi de le sauver. — Je fis présent au Capitaine dont le couf nous avait aidé d’un téléscope, et venant de Londres il nous fournit quelques bouteilles de Porter. —

Nous gardâmes quelques pilotes à bord jusqu’au soir mais le calme nous força de jeter l’ancre le soir, nous bûmes encore à la santé de la Reine (de laquelle j’aurais cru célébrer le jour de naissance à Copenhague) et notre prêtre[1] Strøm dit à ce toast un assez joli impromptu que ce jour fasoit renaître l’espoir que le Dannemarc pouvait encore être relevé et sauvé des périls tels que le petit Dannemarc où la société présente de danois l’avait été par la grâce de Dieu. —

le 29,30, 31 Oct et 1 Novbr.

Le jour suivant les vents de S. E. recommencèrent et ils redoublèrent les jours suivants, enfin le 2 Novbr., las d’un retard si désagréable et d’une situation précaire, car, quoique la place où nous étions à l’ancre étoit assez sûre par le vent qu’il faisait, le voisinage du bas fond n’en faisait pas un port fortuné, nous voulûmes aborder Fladstrand, où j’avais par hasard encore des voitures qui faciliteraient mon voyage par terre;

Le 2 Novbr.

mais à peine levions nous l’ancre que le vent tourna tant soit peu à l’est, ce qui invita le Capitaine Kaas à longer la côte de la Jutlande avec [un cours][2] méridional et nous eûmes tout le jour le trajet le plus agréable. L’intention étoit de continuer à voiler[3] la nuit et de mouiller s’il étoit possible le jour suivant dans un port du Grand Belt, mais un homme, soidisant connu, que nous avions à bord ne voulut, lorsqu’il vint au fait, pas hasarder le trajet le long de la côte durant la nuit, mais en nous disposant à louvoyer le malheur

  1. Formentlig : pasteur
  2. I teksten feilagtig: une course.
  3. Formentlig: naviguer.