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CHRISTIAN FREDERIKS DAGBOK 1814.


4 Juillet

Hier, le 3, j’eus des entrevues avec l’Envoyé d’Autriche et d’Angleterre — Mons. de Steigentesch etoit très modéré aujourd’hui et sur le compliment que je lui dis que mes amis en Dannemarc avaient beaucoup loué sa modération il me fit sentir que le particulier parlais autrement que le Diplomate je lui repondis que je savais bien distinguer l’un et l’autre mais que le sentiment pouvait toujours être le même — I1 me parla au long et au large de la nécessité de faire les conditions pour l’armistice aussi favorables pour la Suede que possible a fin qu’ils accèdent a cette mesure en soi desavantageuse pour eux. J’appuyais beaucoup sur l’impossibilité dans laquelle je me trouvais de faire entrer des troupes suédoises et lui aussi me promit de s’employer pour l’eviter, mais je remarquais bien que la dificulté essentielle est qu’ils ne sont point à porté. Ses maximes a l’egard du droit des gens etoyent toujours les mémés et il dit tout ingénument que l’exemple que donne rait le peuple norvégien pourrait devenir dangereux (pour les" oppresseurs des peuples c’est à dire)

Mons. Foster me parut moins bien disposé que je n’aurai souhaité de la part de l’Envoye de l’Angleterre II me dit qu’il croyait de son devoir de ne point cacher la vérité puisqu’on croyaie que l’Angleterre etoit dans d’autres dispositions et que vraiment le peuple etoit porté pour cette cause, mais on ne pouvait pas se regler d’apres cela, l’opposition avait beau parlé, le gouvernement etoit tenu aux traites et les gens sensés, la pluralité du parlement avait décidé la question contre la cause de la Norvège — On n’y pouvait plus revenir; mais il etoit bien de l’interet de l’Angleterre et selon ses déclarations formelles d’avoir soin pour le bonheur de la Norvège dès que la souveraineté du Roi de Suede etoit reconnue. — Je lui fit sentir que cetoit la justement la dificulté et la grande question comment une telle mesure serait à concilier avec l’opinion publique et avec l’honneur de la Nation. J’avais beau lui parler des droits des gens & c. le refrein etoit toujours le salut de la Norvegue excige qu’on évité la guerre et nous sommes à même de vous en fournir les moyens mais toujours en présument que cela aboutira à une union à l’amiable. — Je ne puis m’ecarter de mon devoir ni agir autrement que je pourrai le defendre devant ma conscience et mon peuple