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AVANT-PROPOS

Dans le présent livre, j’ai essayé de donner un exposé aussi complet que possible de la structure de la société, des institutions publiques et des mœurs de la Perse sous les Sassanides. L’Empire sassanide est une période de l’histoire relativement peu étudiée, bien qu’elle présente un très grand intérêt comme l’intermédiaire entre la civilisation de l’ancien orient et celle du monde islamique.

M. Nœldeke, dans un appendice de sa traduction de l’histoire des Sassanides de Tabari, a donné, en dix-huit pages, un résumé excellent des institutions politiques et sociales de l’époque en question. J’en ai usé largement, ainsi que des notes éparses dans l’admirable commentaire dont M. Nœldeke a fait accompagner sa traduction. Cependant M. Nœldeke n’a pas eu le dessein d’épuiser la question, et puis, les vingt-huit années qui se sont écoulées depuis la publication de son livre, nous ont apporté pas peu de matériaux nouveaux qui nous permettront, je le crois, de tracer avec une sûreté approximative les grandes lignes de l’évolution politique qui s’est faite depuis la fin de la période arsacide jusqu’à la chute de l’Empire sassanide. Pour l’organisation intérieure, beaucoup de détails restent obscurs, il est vrai, et je ne me flatte pas non plus d’avoir trouvé la vraie solution de tous les problèmes. Mais j’espère que mon travail ne sera pas inutile comme base de recherches ultérieures, et que les critiques auxquelles il pourra donner lieu, contribueront à jeter une lumière plus claire sur une période trop peu connue de l’histoire de la civilisation.

Pour l’élaboration de mon livre, je crois avoir eu à ma disposition la plus grande partie des matériaux importants qui sont rendus accessibles jusqu’ici et des travaux européens sur l’époque que j’étudie. Je regrette de n’avoir pu utiliser les sources arméniennes et syriennes qu’à travers des traductions, faute de connaissances en ces langues. Je dois remarquer encore que, là où je cite des passages d’ouvrages arabes, persans etc., dont il existe une bonne traduction française, j’ai généralement employé les termes de celle-ci, sauf quelques rares cas où j’ai voulu trouver une version plus exacte de telle ou telle expression du texte oriental.

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