Page:Christensen - L'Empire des Sassanides, le peuple, l'état, la cour.djvu/25

Cette page n’a pas encore été corrigée
24

La première des sept est la famille régnante, celle des Sassanides. Les autres sont les cinq susnommées: Kârên Pahlav, Sûrên Pahlav[1], Aspahbedh Pahlav, Spendiyâr, Mihrân, et, peut-être, Zîk[2]. D’après Tabar ! (Nœld. p. 437), Kàrén résidait aux environs de Nehâvend (en Médie), Sûrên en Seistân, Spendiyâr aux environs de Raî (Ragha, près du Téhéran moderne), et Aspahbedh en Dehistàn en Gorgân. D’autre part, nous savons que Sôkhrâ de la famille de Kârên était originaire de Sîrâz du canton d’Ardeâir-Khurra (Tab. Nœld. pp. 121 et 126), c-à-d. de la Perse proprement dite; qu’une rivière près de Raï et un village près de Nêéâpûr étaient nommés du nom de Sûrên (Tab. Nœld. p. 439); que Mihr Narsê de la race de Spendiyâr était originaire du village d’Abruwân du district de Daët-i-Bârîn du canton d’Ardeôir-Khurra en Perse, et qu’il avait hérité de ses ancêtres et ce village et le village de Gireh dans le canton voisin, canton de Sâpûr (Tab. Nœld. p. 111). Des membres de la famille Mihrân, Bahrâm Ôôbin (Tab. Nœld. p. 270) et Pîrânguânasp Grégoire (Hoffmann: Auszûge aus syr. Akten p. 78) sont originaires de Raï, mais la rivière Mihrân en Pars[3] est nommé d’après cette famille (Tab. Nœld. p. 140)[4]. J’en conclus que les possessions des vispuhrs ont été disperséesque le héros légendaire Mîlâdh doit son origine à quelque prince ou roi partlie du nom de Mitiiridate, mais il ne s’ensuit pas que la descendance de la famille Mihrân de Gurgin, fils de Mîlâdh, ait quelque réalité historique : les Iraniens ont toujours été des maîtres dans Tart de forger des généalogies.

  1. Chez Faustus de Byz. on trouve deux Sûrên qui portent le surnom de Parsik (Perse). Ils ont appartenu, peut-être, à une ligne cadette des Sûrên Pahlav.
  2. Selon Menandre, Zikh était une des dignités les plus hautes chez les Perses (Corp. script, hist. Byz., Pars I p. 374); mais il est bien commun que les auteurs byzantins confondent les noms de famille et les titres des Perses: ainsi Zosime appelle Sûrên une àp^ij, et Procope, considérant Mihrân comme un titre, dit que le général Pérôz fut fait Mippavr^ç, Hûbschmann (Armen. Gramm. 1 p. 41) a fait remarquer que Zik — ainsi chez Faust, de Byz., Zfi^xàç chez Agathange, — doit avoir été regardé par ces deux auteurs comme un nom de famille, le titre du Zîk en question étant sgouté. Zîk et Kârên (Zt^xàç et Kaptuàç chez Agathange) étaient deux des principaux généraux de ââpûr 11; ils ne sont pas identiques à Cylaces et Artabannes, Amm. Marc«27, 12, 5 (v. Marquart, Philologus t 55 p. 213 sqq.). Pour les membres connus de la famille de Zîk, voir le «Namenbuch*’ de Justi.
  3. La Parside, la Perse proprement dite.
  4. Pour les membres des familles de Kârên, de Sûrên et de Mihrân voir Nœld. pp. 127—28, 438-39 et 139—40. Les énumérations des noms sont complétées par Justi (Namenbuch, art. Kârên, Sûrên, Mithrâna). Pour Aspahbedh voir JusU: Namenbuch, art. Spâdapati, pour Spendiyâr v. Nœld. p. 439. Gomp. en outre Marquart, ZDMG. 49 pp. 633 sqq. L’idée d’une connection généalogique entre la famille de Sûrên et la dynastie parthe de Gondophares en Seïstân, que M. Marquart expose, ne me parait pas convaincante: nous ne savons pas à quelle époque les Sûrên ont été créés feudataires en Seïstân. Je ne vois pas non plus de raison pour identifier le Sûrên mentionné par Tacite (Ann. VI, 42) avec Abdagaeses. Que ce Sûrên ait appartenu à une des familles les plus distinguées et qu’il ait eu la charge héréditaire de couronner le roi, cela n’implique pas nécessairement qu’il ait été un individu remarquable qui devait Jouer un rôle important dans les luttes dynastiques. Si Sûrên n’entre sur la scène de Thistoire que pour accomplir une tâche représentative, je n*y vois pas que cela soit plus étonnant que par exemple ce fait que le chef contemporain de la famille de Kârên n’est point mentionné dans les événements. La phrase «columen partium Abdagaeses gazam et paratus regios adicif (Ann. VI, 37) ne prouve rien: d’abord il n’est pas donné, que ce fût là une tâche qui incombât au „couronneur, et puis il est question ici, évidemment, d’une mesure extraordinaire en temps de guerre.