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partie inférieure de la paroi de la cuve et dans lequel on brûle du bois. Celui-ci ayant très peu de valeur au Japon, le chauffage de l’eau occasionne une dépense minime. D’ailleurs, le même bain sert à plusieurs personnes, le père, la mère, les enfants passant successivement dans la baignoire. La température des bains est toujours fort élevée 40 degrés et au-dessus sont tout au plus là-bas des températures de bains tièdes. Le Japonais qui n’a pas le temps ou les moyens de prendre son bain à domicile se rend à la piscine. Bien avant Rouen et Bordeaux, les villes du Japon avaient organisé le système des bains très bon marché et mixtes. Hommes, femmes, enfants, absolument nus, prennent leurs ébats dans le même réservoir, car les Japonais ne professent pas, en matière de nudité, les mêmes idées que les Occidentaux.

Cette propreté native nous permet de comprendre que les soldats soient facilement accessibles aux principes d’hygiène qui leur sont inculqués à la caserne. Ces principes, ils les observent d’autant plus volontiers qu’ils sont très disciplinés et qu’ils voient dans leur chef, non le supérieur, mais une sorte de père de famille à qui sont dus naturellement obéissance et respect. Or, ces chefs prêchent d’exemple en matière d’hygiène, et le troupier les imite.

Pendant la guerre de Mandchourie, chaque soldat portait dans son sac un petit manuel d’hygiène dont la traduction nous est donnée par le Dr Matignon, dans son livre très documenté, et d’autant plus intéressant qu’il rapporte des choses vues et vécues, « Les Enseignements médicaux de la guerre russo-japonaise ». Si réduit que soit ce petit manuel, je ne puis, dans le court espace de temps qui m’est accordé, vous exposer toutes les matières qu’il renferme. Je me contenterai de vous en si-