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des principales causes d’admiration des officiers étrangers pour la vaillante armée japonaise.

L’impression qu’on éprouve, dit Matignon, en pénétrant dans un de ces petits villages de pêcheurs cachés au fond des criques de la côte japonaise ou dans les petites villes situées à l’intérieur des terres, est une impression de propreté parfaite. Les petites maisons de bois ouvrant sur la rue par de larges baies laissent voir partout la blancheur immaculée du papier recouvrant les cloisons mobiles qui séparent les chambres. Les tatamis (nattes) moelleux qui cachent les parquets sont vierges de toutes traces de boue ou même de poussière, les habitants circulant dessus pieds nus ou simplement chaussés de bas de toile blanche, et laissant à la porte les socques de bois qui leur servent de chaussures.

Sous le rapport de la propreté, la maison japonaise rendrait des points à la maison hollandaise, pourtant si bien tenue. On prétend que les femmes des Pays-Bas « lavent leurs escaliers avec leurs brosses à dents », ce qui veut dire que cette minutie de lavage et de balayage de l’immeuble n’est pas en corrélation avec les soins de propreté individuelle. Au Japon, tout va de pair, et l’on peut presque établir que chaque sujet du Mikado prend son bain quotidien. Il faut dire aussi que, au point de vue de l’eau, le Japon est admirablement pourvu par la nature. Les sources de toutes sortes y abondent claires, sulfureuses, chaudes, froides.

Chaque maison, à moins qu’elle ne soit trop pauvre, a sa baignoire. Cette baignoire est fort simple ; c’est une cuve en bois de 250 à 300 litres de capacité, ayant un mètre environ de hauteur. Le chauffage de l’eau est obtenu au moyen d’un récipient de tôle communiquant librement avec l’extérieur par un orifice pratiqué à la