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d’août, c’est l’époque des pluies. L’automne est très bref ; au commencement de novembre, les froids arrivent, et dès le 20 les rivières gèlent. L’hiver est rigoureux, mais idéal à cause de son froid sec et de son beau soleil. C’est pourquoi, quoique ayant été obligés d’habiter parfois des cantonnements souterrains, les hommes n’eurent pas à en souffrir, car ils pouvaient, malgré le froid, passer presque toute la journée dehors.

De plus, l’armée japonaise avançait très lentement et les marches forcées étaient inconnues d’elle. Cette guerre, en effet, n’a pas été une guerre de mouvements ; quand on marchait, on ne se battait pas, et quand on se battait, on ne marchait pas. Après la victoire, il n’y avait pas de poursuite, presque aussi fatigante pour le vainqueur que pour le vaincu. La seule marche importante de toute la campagne a été celle de l’armée du général Noghi pour déborder Moukden, après qu’elle eût pris Port-Arthur. Dans cette marche, les troupes couvrirent 120 kilomètres en quatre jours.

En outre, l’armée fut toujours bien ravitaillée et très bien nourrie. Il est cependant probable que si l’armée japonaise avait été soumise au régime des marches et des fatigues, la santé générale s’en serait ressentie malgré l’excellente organisation des services de santé et de l’intendance.

Ces réserves faites, on ne peut qu’admirer nos confrères militaires japonais, qui ont su faire de l’hygiène un facteur important pour leur part, à la victoire et ont contribué ainsi, à la gloire la grandeur de leur patrie.


VERSAILLES. — IMP. AUBERT 5, AVENUE DE SCEAUX