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cine nationale dont ils avaient été privés pendant la campagne. À côté des piscines se trouvaient des baquets contenant de l’eau douce chaude, où les hommes allaient, après le bain, faire de nouvelles ablutions et se savonner.

Nul ne pouvait débarquer au Japon, en rentrant de Mandchourie, sans passer par le lazaret de désinfection. Le maréchal comme le dernier de ses trainglots, les officiers étrangers comme les journalistes, durent se soumettre à cette formalité. Les chefs donnaient l’exemple à leurs hommes, pour lesquels d’ailleurs on avait su rendre la corvée agréable, comme je vous le dirai dans un instant.

La désinfection des habits et des effets d’équipement se faisait suivant la nature de ceux-ci, soit dans des étuves par la vapeur sous pression, soit par la vapeur fluente formalinée dans des chambres spéciales étanches, soit par simple pulvérisation d’eau formalinée. Cette désinfection durait en moyenne une heure et dix minutes. La durée du bain des hommes et de leurs ablutions était en moyenne de quinze à vingt minutes. Aussi, pour les faire patienter, les lazarets étaient-ils pourvus de spacieuses salles d’attente. Au sortir de la piscine, on remettait à chaque homme un kimono de toile qu’il endossait pour se rendre à la salle d’attente. En entrant dans cette dernière, décorée de fleurs, de plantes vertes et d’arbres nains, chaque soldat recevait une cigarette et un gâteau qu’il mangeait en prenant son thé.

Les lazarets, en travaillant jour et nuit, ont pu, en cas de nécessité, désinfecter 3 000 hommes en vingt-quatre heures. Toutes les opérations se passaient dans le plus grand calme, sans à-coups, sans reflux humain, et, nous dit Matignon, l’écoulement se faisait avec une régularité