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dans les plèvres, dans le péricarde et dans le péritoine. La cause intime du béribéri nous échappe encore et on est dans le domaine de l’hypothèse relativement à sa pathogénie. La théorie la plus généralement admise considère le béribéri comme le résultat d’une alimentation dans laquelle le riz, et surtout le riz de mauvaise qualité ou avarié, joue le principal rôle.

En outre, les médecins japonais eurent le grand sens pratique de faire une évacuation rapide, à outrance pourrait-on dire, de leurs malades et blessés loin du théâtre des hostilités. Ils ne conservaient dans leurs formations sanitaires de l’avant que leurs malades et blessés absolument intransportables.

Les idées religieuses des Japonais ont, en matière d’hygiène du champ de bataille, rendu de grands services à l’armée pendant la campagne de Mandchourie. Le Japonais est spiritualiste, il croit à la survivance de l’âme et se fait crémer. Aussi, durant toute la guerre, l’incinération des corps a été la règle tant pour les soldats tombés sur le champ de bataille que pour ceux qui succombèrent dans les ambulances et les hôpitaux. Les corps japonais seuls étaient brûlés. Par respect pour la religion orthodoxe qui s’oppose à la crémation, les Nippons enterraient les cadavres des Russes. D’une façon générale, ces cadavres étaient enterrés trop superficiellement, mais les Japonais trouvèrent dans les chiens qui abondent en Mandchourie des auxiliaires inattendus. En effet, des milliers de chiens, ordinairement mal nourris par leurs maîtres, avaient afflué de tous les coins de la Mandchourie. Les inhumations superficielles leur permirent de déterrer facilement les corps et de les dévorer avant leur décomposition complète. Ils contribuèrent ainsi à l’assainissement du champ