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Chine, avait beaucoup souffert du choléra, n’en a pas été atteinte dans les deux étés de 1904 et de 1905.

Il existe en Mandchourie des foyers de peste bubonique. Le port de Nioutchouang, à l’embouchure du Liao, en est un centre endémique ; de là partaient de grands convois par jonques qui ravitaillaient la troisième armée. Aucun cas de cette affection n’aurait été observé à l’armée de Mandchourie.

Les soldats japonais avaient tous été dotés d’une moustiquaire individuelle pour la tête. Cette moustiquaire était construite sur le principe du chapeau-gibus. Elle ne pesait guère plus de 50 grammes et se repliait sur elle-même, ce qui permettait de la loger facilement sous le volet du sac. Un ressort, en se détendant, lui donnait sa forme. Il y avait beaucoup de moustiques en Mandchourie, surtout dans la région du Sud, mais ils n’étaient pas infectés d’hématozoaires. Leur infection était cependant possible, car parmi les réservistes japonais il se trouvait des hommes qui avaient contracté la malaria à Formose et qui, sur le front, eurent des accès intermittents. Grâce au port obligatoire de la moustiquaire, ce furent là les seules manifestations du paludisme.

Une seule maladie a été fréquente, c’est le béribéri. C’est elle qui, dans la catégorie des maladies infectieuses et contagieuses, a fourni proportionnellement le plus de malades. Il n’y a à cela rien de bien étonnant, car le béribéri, en japonais le « kaké », est la maladie nationale du Japon. Le béribéri se révèle sous deux formes principales : le béribéri sec ou paralytique, caractérisé par un abattement général, des lassitudes spontanées, l’engourdissement, puis la paralysie des membres ; et la forme humide ou hydropique, caractérisée par un œdème généralisé à tout le corps et des épanchements de liquide