ni dans la prédication irlandaise, l’ardeur de sa foi religieuse, comme aux solennités nationales et paroissiales de sa patrie d’origine.
Tocqueville a dit qu’il y a deux patriotismes : celui de l’instinct et celui de la raison. C’est le patriotisme instinctif qui se réveille chez ceux-là, maintenant que le combat de la vie leur permet à loisir, dans son répit, de chercher des regrets. Les lettres du Canada arrivent ; on leur demande avidement d’aviver ces impressions. L’œil du cœur se plaît à suivre, à précéder même ceux qui les écrivent dans leurs pérégrinations sur la terre canadienne. Et l’occupation de chaque jour, qui remplissait si bien la vie heureuse du présent, est traversée des réminiscences de toutes les joies et de toutes les tristesses qui ont précédé cette vie heureuse laborieusement édifiée à l’étranger. Le présent ne suffit plus ; on aime à revenir sur le passé ; pour la vieille dame, parce que le vieillard renonce à l’avenir et suspecte le présent,