Page:Chouinard - L'œil du phare, 1923.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.
193
AU TRAVAIL

voie d’évitement pour lui livrer passage, car il y a là-bas peut-être des mourants, sous les débris fumants des wagons, sous la vapeur brûlante de la locomotive, renversée, écrasée en bas du remblai, entre les piliers d’un pont démoli, au milieu d’un cours d’eau glacé ou débordé, qui attendent et demandent dans les affres son arrivée ou la mort. Il arrive ; le chef ingénieur cherche et doit trouver d’un coup d’œil entendu la solution la plus expéditive du problème qu’offre ce désarroi, pour sauver des vies en péril et rétablir la circulation du trafic qui est aussi la vie dans ce monde des chemins de fer.

Un contrat annuel liait la compagnie Cincinnati Bridging and Steel Work à l’obligation de fournir sur place, aux chemins de fer de la division locale, toutes les pièces métalliques, jusqu’aux travées de ponts tubulaires, requises alors d’urgence.

Jean n’avait pas encore choisi son emploi, qu’une semblable commande l’appela presque forcément en ce cas d’imprévu. Un