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L’ŒIL DU PHARE

d’avance les moyens de me rendre chez lui, en me recommandant à la sollicitude de sa mère qui n’exigera d’ailleurs aucune telle recommandation parce qu’elle est la sœur de la mienne. Ne dites pas que c’est partir à l’aventure.

— Soit ! je le veux bien ; mais je ne pourrai donc plus jamais faire de mon chef aucun projet pour ton avenir !

— Je ne refuse pas de prendre de vous conseil puisqu’avant tout c’est pour cela que je suis revenu à vous.

— Mon cher enfant, voilà que tu arrives et que tu veux repartir. C’est un double improviste qui à la fois m’enchante et me déconcerte. À mon âge, il ne m’est guère permis, comme à toi, d’ajourner mes conclusions et mes décisions ; mais tu ne refuseras pas à ma vieille amitié l’atermoiement que je vais tout de même te demander : c’est de me laisser un peu réfléchir pour toi. Je ne serai plus exigeant. Je n’ai aucune intention de t’imposer mes volontés, et puisque tu veux bien tenir encore à mes conseils, donne-moi le temps d’aviser, non