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L’ŒIL DU PHARE

qu’il trouverait scandaleux de confier aux autres, et dont il se reproche même intimement de tant goûter l’amertume : — « Oh ! ces couvents modernisés ! On leur confie des petites paysannes, et ils nous rendent des catalogues de modes et de sciences aussi inutiles qu’incomprises ! »

Les dernières heures qu’Émile Dupin passa chez ses parents lui furent pénibles. Son attitude nécessairement compassée ni le soin d’éviter toute explication intempestive ne l’empêchèrent pas cependant de témoigner la plus franche affection à sa tante et à son cousin, non plus que de ressentir au cœur un sentiment fort étrange chez lui. Pour la première fois, il voulut mépriser le prestige de l’argent qui s’en vient troubler de son apparat les rêves de bonheur les plus purs. Mais sa nature généralement bonne n’eut pas le temps de compléter ce perfectionnement.

À peine rendu à la ville, il reçut de Cincinnati une dépêche qui le mandait d’urgence auprès de sa mère.

Ah ! c’était son tour à lui de commencer