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L’ŒIL DU PHARE

parti de ses connaissances et de ses goûts artistiques. Et l’on avait grande hâte d’entendre cet artiste de salon dont le nom volait sur les lèvres de tous ceux qui seraient invités à cette mémorable veillée.

La réclame en faveur de l’étranger avait été tellement bruyante que les convives, pourtant naguère si intéressés à l’immutation sociale de Jean et de sa mère, ne voudront pas tout d’abord remarquer combien ces derniers s’y trouveront effacés. Plus tard, un peu plus tard, la critique envieuse se reprendra.

Mais à la table du banquet, sous les yeux du couple Brillant qui jouit de son bien-être et de ses largesses, on n’aura que sourires et applaudissements à donner. On sera tout oreilles aux spirituelles réparties échangées entre le vieux curé et les deux jeunes étudiants, chez lesquels il avait à qui parler comme aux jours gais et brillants de sa jeunesse.

Quand arriva le moment si impatiemment attendu de « tirer le gâteau des Rois », c’est lui, grâce à son âge et à son caractère véné-