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LE CARNAVAL AU VILLAGE

Et c’est un peu pourquoi Jean et sa mère le trouveront plus réfléchi qu’ils n’auraient désiré le voir peut-être, craignant chez lui de l’inquiétude ou du malaise sous l’exubérante taquinerie de son compagnon. Mais, non, Émile n’est que distrait momentanément, rien ne l’empêchera à l’occasion de chaperonner gaiement son Arcadien.

Si grande et si étrange que lui parut la nature, le lendemain matin, ce furent les traits de mœurs tout à fait canadiennes qui devaient à leur tour enchanter son esprit.

À l’aube du premier jour de l’an nouveau, une lumière plus matinale a percé les fenêtres endormies du village. Déjà une couple d’attelages aux grelots retentissants ont passé rapides et joyeux, faisant crisser la neige durcie mais au lit trop léger du chemin de traverse, dont le raccord avec la grande route vicinale contourne le pignon rouge pour monter tout droit à l’église. Ceux-là qui passent ainsi, au point