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endroit le 26 août. M. Painchaud l’avait laissé en chemin pour revenir dans sa mission. Quelle ne fut pas sa surprise de voir arriver son évêque qu’il croyait rendu à Québec depuis longtemps ! Mgr Plessis avait parcouru le trajet de Shédiac à la Pointe Miscou en trois jours et quatre nuits. De là sur une frêle barque, il s’était fait conduire à Carleton. Il n’y avait pas de doute possible, c’était bien Mgr Plessis en chair et en os, plein de santé et prêt à se rendre au Madawaska. M. Paincchaud fut invité à conduire l’évêque et ses compagnons à bord de la Trois-Mille-Clous jusqu’à Ristigouche. De là, on emploierait des sauvages pour le reste du trajet.

M. Painchaud accompagna son évêque dans ce pénible voyage à travers la forêt. L’on partit de Ristigouche le 31 août, et le 7 septembre l’évêque atteignit Saint-Basile de Madawaska, où résidait un missionnaire, M. Louis Raby. M. Painchaud y fit ses adieux à Mgr Plessis et retourna dans ses missions.

À Québec, la nouvelle avait été annoncée par les gazettes que M. Painchaud était prisonnier des Américains. M. Desjardins lui écrivait le 1er août : « J’aime mieux vous croire de retour et joyeux dans vos foyers, que croquant marmot à Boston, comme on le débite. Au moins nous vous avons supposé en route avec le très digne prélat pour Halifax et autres lieux ; mais les nouvelles de guerre auront peut-être contrarié l’itinéraire. »

Mgr Plessis était de retour à Québec le 22 septembre, après une absence de près de six mois.

M. Painchaud, malgré son désir de remonter à Québec, devait demeurer encore deux ans à Carleton, Le 28 mai 1813, Mgr Plessis lui écrivait de ne pas perdre courage. « Impossible de vous décharger cette année de la desserte des missions d’en bas, mais bien l’année prochaine…