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À l’occasion de cette mort prématurée, qui privait la Baie des Chaleurs d’un missionnaire zélé, et M. Desjardins d’un compatriote et ami sincère, celui-ci écrivait de Percé, en date du 17 septembre, 1798, à Mgr Plessis, que Mgr Denaut avait choisi pour son coadjuteur l’année précédente : « J’ai reçu votre consolante lettre du 19 juillet dernier, au retour de mon voyage du sud de la Baie des Chaleurs. Vous connaissez, j’imagine, l’étendue et les besoins de cette mission ; ils croissent surtout par la perte réelle que nous venons de faire. La mort du cher M. Castanet ne justifie que trop vos présages et nos craintes ; c’est, grand deuil pour Caraquet et pour toute la Baie. On ne peut être plus chéri, ni plus universellement regretté. Je vous laisse à penser combien ce sacrifice m’est pénible et nous cause d’embarras.

« La Baie, je vous assure, ne m’offre plus que tristesse : M. de la Vaivre est aux invalides et je n’en vaux guère mieux. Quand jugerez-vous à propos de nous relever de garde ? Vous nous faites espérer un prêtre pour Caraquet ; quand viendra-t-il ? »

Mgr Plessis qui s’intéressait tant aux missions du Golfe Saint-Laurent, envoya un autre prêtre français, M. Joyer, récemment arrivé au Canada, pour remplacer M. Castanet dans les missions de la rive sud de la Baie-des-Chaleurs. M. Desjardins s’empressa d’en témoigner sa satisfaction à Mgr Plessis.

« Qu’il m’est doux et consolant, écrivait-il le 20 février 1799, de vous entendre parler de notre pauvre Castanet, et que j’envie son heureux sort ! Votre bon suffrage m’est un présage rassurant pour lui, mais effrayant pour moi ; car je suis loin de lui ressembler, et de mériter tout ce que vous me dites d’obligeant !

« L’arrivée de M. Joyer nous a fort agréablement surpris : il justifie à tous égards le jugement favorable que vous en