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Comme le dit M. Desjardins, dans sa lettre à l’évêque de Québec citée plus haut, une furieuse tempête sous forme d’ouragan, si commune en la Baie des Chaleurs, vint fondre au commencement de mars 1797, sur l’église encore mal jointe et à demi-terminée, lui enlevant la majeure partie du toit, en disloquant la charpente jusqu’aux fondations, et la rendant inhabitable.

Ce fut une dure épreuve pour les habitants de Carleton, qui avaient déjà fait tant et de si grands sacrifices pour sa construction.

Cependant cette épreuve ne les découragea pas ; au contraire, elle ne fit que stimuler leur zèle et leur dévouement à la maison du Seigneur. Pleins de confiance dans la sagesse et le dévouement de leur zélé missionnaire, et remplis de cette foi vive des anciens jours, qui savait faire des merveilles, ils se mirent résolument à l’œuvre ; et le 12 mars suivant, une assemblée de tous les habitants de l’endroit, présidée par M. Desjardins, étudia les moyens de « remédier au mal. »

M. Desjardins, dans un discours plein d’onction, représenta d’abord que tous les évènements viennent de Dieu qui, en frappant même son église, nous apprend à remonter à la source des biens et des maux ; puis l’on délibéra.

Après de longs pourparlers, on résolut d’agir promptement. Il parut évident qu’il fallait refaire entièrement la bâtisse, dont toute la charpente ébranlée était peu solide, et descendre en premier la couverture qui menaçait de s’effondrer.

M. Louis Estiambre s’offrit d’ôter le comble, pourvu que chaque habitant lui donnât deux planches, et la proposition fut agréée. On décida que l’office divin se ferait au presbytère en attendant la reconstruction du nouvel édifice ; tous promirent de contribuer généreusement, si l’entreprise était confiée en bonnes mains.