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Son cerveau à la suite de contradictions de toutes sortes venant parfois de la part de ceux pour lesquels il s’était prodigué et n’avait jamais marchandé ses bons offices, subit aussi, d’après la tradition, de terribles secousses.

Épuisé, malade, travaillé par mille infirmités, résultat de ses longues courses apostoliques en toutes saisons, M. Bourg, se sentant incapable de supporter seul le lourd fardeau de ses vastes missions, sollicita son rappel en 1794. Ce ne fut cependant qu’à l’automne de 1795 qu’il put avoir un successeur dans la personne de l’abbé L.-J. Desjardins, prêtre français, que la Révolution avait jeté sur nos plages.

L’évêque de Québec, considérant les nombreux services que l’abbé Bourg avait rendus à la religion, le transporta à l’importante cure de Saint-Laurent, près Montréal.

Mais son cœur si généreux, si fort dans les épreuves, se brisa à la pensée de quitter pour toujours ses chères missions. Il ne fit que languir dans son nouveau poste et s’éteignit pieusement dans le Seigneur, le 20 août 1797, après avoir reçu tous les secours de la religion des mains du grand-vicaire Roux, de Montréal. Il n’était âgé que de 53 ans, 2 mois et 11 jours.

Ses funérailles eurent lieu le lendemain au milieu d’un grand concours de fidèles et de membres du clergé de Montréal.

Les restes mortels furent déposés dans le caveau de l’église de Saint-Laurent où ils reposent encore.

Mais sa mémoire et son souvenir ont traversé les âges. Ils demeurent vivaces parmi les populations de la Baie des Chaleurs qui se les transmettent de génération en génération, comme une de leurs plus chères traditions.