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son fils, l’abbé Jean Bro, curé de cette paroisse, et fut inhumée le lendemain. Elle était âgée de 64 ans.

M. Bourg avait établi près de lui son frère, Charles Bourg, qu’il maria à Théodiste Savoye, et qui fut la souche des Bourgs ou Bourques de Carleton. Aussi trois sœurs, mariées aussi à Carleton.

En 1791, M. Bourg fit la visite de tous les postes soumis à sa juridiction et en rendit compte à l’évêque de Québec dans une lettre datée de Percé.

« J’informe Votre Grandeur, dit-il, que grâce au Seigneur jouissant toujours d’une bonne santé, j’ai fini de parcourir nord et sud toutes mes missions, de sorte qu’en trois ou quatre jours je partirai de Percé, où je suis depuis quelque temps, pour retourner à la Baie et faire une mission à Caraquet. J’y suis allé ce printemps, mais ces pauvres gens ne pouvaient avoir recours à moi dans le cours de l’hiver.

« J’ai reçu les Saintes-Huiles pour lesquelles je vous remercie et le mandement à l’égard de la suppression de quelques fêtes. J’ai lu ce mandement en chaque lieu et m’y conformerai ainsi que tous les habitants.

« On ne voit que misère en la Baie cette année, attendu que la pêche du saumon et la chasse ont presque entièrement manqué ; la pêche à la morue est fort médiocre, mais la récolte assez bonne.

« C’est un malheur qu’on ne soit pas plus porté à cultiver avec soin. Quelques habitants de ma paroisse (Tracadièche) recueillent déjà depuis quelques années plus qu’ils ne dépensent.

« J’espère que cet exemple inspirera aux autres, qui vivent très mal dans le cours de l’hiver, le désir de les imiter. »

Après vingt longues années de pénibles missions, par des chemins difficiles, exposé sans cesse aux périls de la mer, M. Bourg vit sa santé s’ébranler considérablement.