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« Je suis persuadé que votre zèle apostolique vous excitera à faire tout ce qui dépendra de vous pour favoriser cet arrangement. »

L’arrivée du Père Jones à Halifax, au printemps 1786, après le départ de M. Bourg de cette ville, dérangea tous ses plans.

Le Père Jones était de l’ordre des Capucins qui avaient déjà fourni plusieurs missionnaires en Acadie, sous la domination française. C’était un homme instruit et fort distingué.

Mais comment expliquer son arrivée à Halifax, venant d’Angleterre, sans mission préalable de l’évêque de Québec, pendant que M. Bourg était bien le légitime pasteur de la nouvelle église ?

Il faut croire que les Irlandais catholiques d’Halifax, désireux d’avoir un prêtre de leur race, avaient fait jouer des influences à Londres pour parvenir à leurs fins.

C’est ce qui explique la mauvaise volonté qu’ils témoignèrent à M. Bourg durant le dernier séjour qu’il fit au milieu d’eux, en l’hiver 1786.

Et voici d’ailleurs ce qui vient confirmer cette opinion par la lettre suivante que M. Bourg écrivait à M. Gravé, le 25 juillet 1786, datée de Tracadièche :


« Monsieur Gravé, vicaire-général.

Monsieur,

« Je profite de la première occasion, qui est celle de Monsieur Girouard[1] pour vous écrire la présente et vous informer de mon retour en la Baie. La dernière que j’ai eu l’honneur de recevoir de la part de Sa Grandeur est celle datée du 27 octobre de l’année précédente, par laquelle j’étais informé de l’ordination de M. Girouard et de sa desti-

  1. Plus tard curé et fondateur du collège St-Hyacinthe.