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au mois de septembre 1773. C’est alors que Monseigneur de Québec lui proposa les missions de la Gaspésie et de toute l’Acadie, privées de secours religieux depuis longtemps et dans l’état le plus déplorable.

Il accepta avec joie et générosité cette mission et cet acte de confiance de son Évêque et arriva à Tracadièche à l’automne 1773. Il avait ordre de fixer sa résidence ordinaire à cet endroit, comme étant le centre le mieux situé pour rayonner par toutes les autres missions. C’était d’ailleurs l’endroit le plus populeux de toute la Baie des Chaleurs. M. Bourg était encore chargé spécialement de parcourir toute l’Acadie, de relever le courage des rapatriés et de leur promettre, au nom de l’Évêque de Québec, qu’il s’intéresserait à leur sort, et qu’il tâcherait de leur donner le plus tôt possible les secours religieux dont ils étaient si avides et privés depuis si longtemps.

Son premier soin en arrivant à Tracadièche fut de se ménager un logement en allongeant la sacristie de la chapelle bâtie par le P. de la Brosse. Ce fut avec des transports d’une joie impossible à décrire que ces braves colons acadiens virent au milieu d’eux un prêtre résidant, le premier de sa race élevé à la dignité sacerdotale, venant les consoler, les encourager et les bénir. Aussi s’empressait-on de toute part à répondre à ses désirs et à sa voix évangélique.

Il y avait à cette époque, à Tracadièche, 40 familles environ, formant une population de 200 âmes, se livrant à la pêche et à la chasse et quelques-uns à la culture du sol.

M. Bourg passa ce premier hiver auprès de ses ouailles, et alla faire une mission à Bonaventure et chez les sauvages de Restigouche, dont il apprit la langue à fond en peu de temps.

Dès le printemps 1774, il partit pour ses lointaines missions de l’Acadie qu’il tardait à son cœur de patriote de