Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 80 )

Tullie.

Je voulus l’eſſuyer avec le linge comme les autres fois. Il n’eſt pas néceſſaire, me dit-il ; il eſt auſſi ſec que s’il n’avoit pas nagé dans l’étang de la volupté. Il mit alors ſa main à ma partie ; & ayant pouſſé un doigt fort avant, trouva que ma matrice n’étoit point mouillée. Que les Dieux nous favoriſent, s’écria-t-il ! je ne doute point que de ce coup il ne ſe forme dans ton ſein, ma chere Tullie, le fruit de notre amour. C’en eſt aſſez, mon cœur, repoſez-vous un peu, juſques à ce que je vous provoque à de nouveaux combats. Comme j’étois fatiguée, le ſommeil ſe rendit bientôt maître de tous mes ſens ; je dormis trois bonnes heures, pendant leſquelles Oronte ne put pas fermer l’œil. Il me baiſoit de temps en temps, & me regardoit par-tout ; je dormis ſi profondément, que je ne me réveillois point : il retira doucement les draps & la couverture ; (j’étois couchée ſur le dos) & m’ayant doucement élargi les cuiſſes, il vit le cirque amoureux où il avoit déja fait trois courſes. Il admiroit la beauté de mon corps ; & dans cette agréable contemplation enflammé d’un ſi charmant ſpectacle, il fit ſon entrée à cette place qu’il avoit ſi bien

viſitée.