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de ſortir de ce lit. La nature eſt bien ſage, d’avoir tenu les hommes de ſi court ; contentez-vous de ce que vous avez, & ne rendez point votre lubricité criminelle par des ſouhaits ſi extravagants. Oronte m’écoutoit avec plaiſir, & rioit de tout ſon cœur de ma ſimplicité. J’avois beau raiſonner & faire la fâchée, il tenoit toujours ſa main ſur mon calibiſtri ; & me montrant de l’autre ſon inſtrument furieux, il me dit de le prendre. Je le refuſai d’abord ; mais étant devenue un plus hardie, je lui obéis. Ah, quel monſtre ! le croiras-tu, Octavie ? à peine pouvois-je l’empoigner ; & je me ſentis ſaiſie d’horreur de le voir ſi rude, ſi dur & ſi chaud. C’eſt avec cela, continua-t-il, que je vais vous fendre par le milieu, & que je vais enfoncer ces portes qui rendent votre virginité inacceſſible. Courage, ma Nymphe, ma Déeſſe : c’eſt dans l’eſpérance que j’en reſterois victorieux, que votre mere vous a donnée à moi ; lorſqu’elle reviendra pour nous féliciter, que diroit-elle ſi elle vous trouvoit pucelle comme auparavant ? Elle me traiteroit de lâche & d’imbécille, & ne me voudroit pas ſans doute pour ſon gendre, n’ayant pu exercer ſur vous la fonction de mari ! Ah, mon cher Oronte ! lui repliquai-je, vous me ferez mourir infailliblement, ſi vous

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