quoi me refuſer des faveurs qui me ſont ſi juſtement
dues ? Oui, Oronte, lui répondois-je, je
veux bien de tout mon cœur être tout à vous ;
mais afin que je ſois digne de votre eſtime, ne
permettez pas, je vous en conjure, que je me
proſtitue à toutes ces ſaletés que vous voulez
exiger de moi ; épargnez ma pudeur : je ne doute
point que vous ne m’aimiez ; mais il me ſemble,
avec vos fureurs, que votre paſſion a plutôt le
caractere de la haine que d’une amour honnête
& réglée. Mon cher Oronte, au nom de Dieu,
ayez pitié de moi ; ſerez-vous inſenſible aux larmes
que vous voyez que je répands ?
Pleuriez-vous tout de bon, ma Couſine ?
Oui, je verſois quelques larmes, mais elles ne le fléchiſſoient aucunement ; au contraire, il devenoit plus furieux : Si vous m’aimez, diſoit-il, laiſſez-là, je vous prie, cette pudeur ſi incommode ; je m’étonne que vous en ayiez encore, après vous être expoſée toute nue aux yeux d’un homme nud comme moi : vous n’en aurez jamais plus, continua-t-il, que lors que vous montrerez que vous n’en avez point à