Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 43 )

Tullie.

Tu ne ſais ce qui t’eſt néceſſaire, petite folle : tu as plus beſoin de repos que moi ; il faut que tu ſaches que la nuit prochaine tu ne trouveras pas le ſommeil dans les fureurs & les embraſſements de Pamphile : c’eſt pourquoi repoſe toi, afin de prendre des forces pour ſoutenir, en vraie fille de Vénus, tous les aſſauts qui te ſeront donnés.

Octavie.

Je ferai ce que tu voudras, mais plutôt pour te complaire que pour aucun intérêt que je prenne dans ma ſanté ; elle eſt, Dieu merci, aſſez bonne pour n’avoir pas beſoin de tous ces ménagements. Dors donc à préſent, je te promets de garder le ſilence.

Tullie.

Donne-moi un baiſer, mon cœur, auparavant que je ferme les yeux.

Octavie.

Prends, voilà ma bouche, mes levres & tout mon corps je le mets en ta puiſſance : contente-toi.