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pluſieurs ſecouſſes & fréquentes agitations, cela vient à ſe décharger dans la matrice, & la remplit de cette divine ambroiſie. Ah ! cela cauſe un chatouillement & une ſi douce démangeaiſon de la partie, que nous en tombons en extaſe, nous en perdons l’uſage de nos ſens, & notre ame ſemble abandonner toutes ſes fonctions, pour goûter avec nous ou plutôt pour s’enivrer de l’excès de cette volupté. Ah ! Octavie, il n’y a point de terme qui puiſſe t’exprimer comme il faut, la nature de ce contentement.

Octavie.

Je ne me laſſerois jamais, ma Couſine, de vous entendre ; & votre entretien eſt ſi charmant, que je ſouhaite qu’Oronte ſoit ſouvent abſent, afin de trouver l’occaſion de paſſer de ſemblables nuits avec vous. Quoi, vous bâillez ?

Tullie.

Oui, mon enfant, je m’endors, & je ne puis plus réſiſter au ſommeil.

Octavie.

Continuons notre entretien ; pourquoi s’endormir ſi-tôt ? accordez cette grace à celle qui vous careſſe.