cet élixir précieux, qui ſort avec abondance
des veines poreuſes de ces petites boules de
chair. Cette liqueur s’appelle ſemence, foutre,
ſperme, &c ; & de tous les animaux, il n’y en
a point en qui elle abonde davantage que dans
l’homme : or imagine-toi de quelle pluye ſont
arroſées les femmes de ceux qui ſont ſi bien
partagés.
Peut-être, Tullie, que Pamphile en aura auſſi trois, & j’ai ſujet de le croire ; car comme je t’ai dit, il m’arroſa avec tant de profuſion, que non-ſeulement mes cuiſſes & mon ventre juſques au nombril en furent mouillés, mais même ma chemiſe & mes jupes.
Cela n’eſt pas ſurprenant ; car ce ſeroit une choſe honteuſe à un jeune homme comme lui, de faire un ſacrifice à Vénus, ou plutôt à la beauté, ſans répandre ſur la victime cette céleſte roſée avec abondance. Cette liqueur eſt comme la ſalive du V.. de l’homme ; elle eſt ſi remplie d’eſprits, qu’elle ſort avec véhemence, & eſt portée quelquefois à trois pieds de la perſonne dont elle part. Repréſente-toi donc, Octavie, l’excès du plaiſir que l’on reſſent, quand, après