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dans la poſture où tu étois, que je crois connoître à préſent tout ce qu’il y a de plus caché dans cette partie qui nous fait femmes. Il reſte, Tullie, à m’apprendre quelque choſe du membre de l’homme, & comment on le nomme ordinairement.

Tullie.

Je le veux, de tout mon cœur. Tu ſauras donc que cette partie de l’homme eſt ſituée dans le même endroit que la nôtre. On l’appelle communément, le vit, le membre, la pique, la verge, & par Antonomaſe, la nature. Il y a encore mille autres noms dont nous nous ſervons dans nos fureurs. Apprends donc que ce membre, ce vit, ce nerf, ou comme tu voudras l’appeller, hors de l’acte vénérien, eſt lâche & pendant ; & on peut dire qu’il n’eſt qu’un portrait, en raccourci, de ce qu’il eſt dans l’action : car dans ce moment il ſe dreſſe, il s’enfle, il s’allonge, mais d’une longueur ſurprenante, & devient ſi furieux, que d’abord la ſeule vue nous fait peur. Dans les attaques où il ſe rend maître de notre virginité, il nous cauſe une cuiſante & ſenſible douleur ; mais elle eſt bientôt appaiſée par l’excès du plaiſir que nous recevons un moment après.

C iv