quel vous ſerez en fera bruit, toute la chambre
en tremblera, & les vitres & les fenêtres en éclateront.
Je ne te dis rien que je n’aye éprouvé
moi-même ; car la premiere nuit de mes noces
qu’Oronte me dépucela, les efforts qu’il fit furent
ſi grands, ſes mouvements ſi rudes, & ſes
agitations ſi ſurprenantes, que tous ceux qui
étoient dans des chambres aſſez éloignées les entendirent
fort clairement. Imagine-toi, mon cœur,
en quel état je pouvois être, moi qui remportai
la victoire, de l’aveu même de mon adverſaire !
Ah ! que deviendrai-je ; ſi Pamphile eſt auſſi vigoureux qu’Oronte ! Si tu as eu tant de peine, quoique tu fuſſes plus forte & plus âgée que moi, ah ! il eſt indubitable que je ſuccomberai, & ne pourrai ſouffrir de ſi rudes attaques.
Il ne faut point te diſſimuler tu auras un peu à endurer, lorſque Pamphile te percera de ſon inſtrument : mais auſſi à cette peine ſuccéderont des douceurs, des plaiſirs & des chatouillements, que je ne te puis exprimer, & qui effaceront bientôt le moindre ſouvenir de la douleur paſſée.